Face à l’Atlantique, on voit défiler l’Amérique

Face à l’Atlantique, on voit défiler l’Amérique

Certains jours, on voudrait fermer les yeux et être là-bas à nouveau, aux USA, dans l’immensité des plaines et la chaleur étrange des ruines. Un temps où notre boussole affichait l’Ouest, où nous ne voulions être nulle part ailleurs qu’ici et maintenant.

Mais il nous tarde encore plus de faire partager nos images, sans quoi tout serait vain. Et c’est avec impatience qu’on s’est lancé dans la production, où « comment résumer trois mois d’exploration en 52 minutes de film ».

Urban Escape | Face à l'Atlantique, on voit défiler l'Amérique n°1

C’est face à l’Atlantique qu’on voit défiler l’Amérique !

Depuis le retour, dérusher nos 50 heures de tournage, contacter des compositeurs, trouver un monteur, fixer des deadlines, écrire le bouquin nous ont bien occupé. Nous avons été aidés en cela par notre producteur, qui nous conseille sans cesse d’être patients. Un film, c’est une vraie course d’endurance, beaucoup de travail non payé, beaucoup de « et si… », beaucoup de « et alors votre film, on le voit quand ? ». Nous on voudrait tout montrer tout de suite ! Mais il faut déjà en moyenne quatre semaines pour monter un 52 minutes. Puis y revenir, apporter des améliorations, laisser décanter, renoncer. Il faut parfois dire adieu à des séquences qui se retrouvent privées de postérité, si modeste soit elle. L’affect, l’attachement du réalisateur à ses images et à ses personnages, vient se heurter à la lisibilité ou l’esthétique du film.

D’où l’intérêt d’un travail d’équipe. En général, Colombe est là pour trancher. C’est notre monteuse en or, une ancienne collègue de France 2 qui finit toutes ses phrases en chanson, et que l’on a extirpé des news à Bruxelles pour un bout d’aventure avec nous. Elle nous a ouvert les portes de sa maison blanche et bleue sur les falaises de l’île d’Yeu et a emmené avec elle son chat Raoul, qui ponctuait nos sessions de travail de petits miaulements noirs et blancs. Il partage la bande son, avec Jonathan, notre compositeur, dont la mélodie électronique nous a séduit à la première écoute.

On ne connaît meilleures conditions de travail ! Face à la mer agitée de janvier, on se replonge facilement dans ces trois mois de voyage, c’est un plaisir de révéler le caractère des personnages au montage, d’amener le film vers une certaine idée de l’exploration, ce mode de vie aux milles facettes dont chacun veut passer maître. La photo, l’histoire, les cartes, le cache-cache, l’adrénaline, l’énumération des récompenses à l’infiltration est longue, si longue qu’on voudrait déjà en faire une série. Le monde regorge encore d’histoires non dites dans des lieux fantasmatiques. Et il y a aussi les gens, tous fascinants dans leur obsessions, ce besoin d’aller plus loin que son voisin, les guerres en coulisses, les graffitis haineux laissés sur les murs, les reproches sur les forums, les conflits d’intérêts. C’est un monde à soi dont Shinda se veut le mirage. Notre film ne donne raison à personne. C’est juste un portrait immersif et personnel écrit en chemin dans le paysage américain avec des adultes consentants. Ni du Discovery Channel, ni du Arte, ni du Envoyé Spécial, c’est un truc maison à quatre mains qu’on a très hâte de vous montrer.

Urban Escape | Face à l'Atlantique, on voit défiler l'Amérique n°2

From SF to Paris. Stephen Freskos, lors de son passage à Paris. (Photo Stephen Freskos)

« Et alors votre film, on le voit quand ? » A la rentrée si tout va bien ! D’ici là, David et moi travaillons à l’écriture d’un prochain épisode, cherchons un éditeur et l’endroit qui pourra accueillir l’exposition des photos. L’explo, quant à elle, n’attend personne…

Sometimes we would like to close our eyes and be there again, in the vastness of the American plains and the odd heat of the ruins. A time when our compass pointed west, when we didn’t want to be anywhere else but here and now. But even more than this, we look forward to sharing our pictures with you lest it be all for naught. Impatiently, we started the editing, or « how to summarize three months of exploration in 52 minutes of film ».

Facing the Atlantic we see America pass before our eyes!

Since returning, we’ve been busy reviewing 50 hours of footage, contacting musicians, finding an editor, setting deadlines and writing the book. Throughout everything we’ve been backed by our producer, who constantly reminds us to be patient. Making a film is a real marathon; a lot of unpaid work, a lot of « What Ifs? » and many people asking « When do we see your movie? » We would like to show you everything right away!, but it takes an average of four weeks of editing for a 52 minute documentary. Then you revisit it, make improvements and let it go. Sometimes you have to say goodbye to sequences even though it’s very difficult. We call it affect, the attachment of the director to his footage.

That’s what team work is for! Usually our editor Colombe is the one to cut it short. She is a former colleague from France 2 who ends every sentence in a song. We took her out of Brussels for a short adventure with us. She opened the doors of her white and blue house on the cliffs of the island of Yeu, bringing her cat Raoul, who punctuated our working sessions with small black and white meows. He shared the soundtrack with Jonathan, our composer, whose electronic melodies seduced us from the first time we heard them.

We’ve never known better working conditions! Facing the rough seas of January, we easily plunge back into our three month journey. It is a pleasure to reveal the characters’ personalities, bringing the film towards a certain idea of exploration; this lifestyle with a thousand facets, where everyone wants to be a master. Photography, history, maps, hide and seek, adrenaline. The list of rewards to infiltration is long. So long, that we already want to make a series. The world still abounds with untold stories in fantastical places. Then there are the people, all fascinating in their obsessions; the need to go further than your neighbor, backstage wars, hate graffiti left on walls, complaints on the forums and controversial media coverage. A world inside the world, in which Shinga takes the lead…

Our film does not give reasons for anyone, rather, it’s an immersive portrait written into the American landscape with consenting adults; something homemade with four hands, that we look forward to showing you.

« When do we see your movie? » In September if all goes well! Until then, David and I are working on a second episode in a secret destination. We’re also looking for a publisher and for a place to exhibit the pictures.

Exploration, on the other hand, never waits for anyone…

6 Commentaires

  1. Marion · 27/02/2014 Reply

    Encore une bouffée d’air frais. Hâte de vous lire, d’observer grâce à votre vidéo et tout simplement de se laisser emporter dans un autre regard. Des milliers de pensées courageuses pour ce marathon technique, vous allez voir le bout! Félicitation encore pour ce très beau projet.

  2. guilhem · 17/04/2014 Reply

    J’ai vraiment hâte de voir votre film, et le livre aussi! J’ai été un lecteur assidu de votre périple, je rageais chaque jours sans nouveaux billet, j’ai admiré vos photographies et la façon de raconter chacune de vos histoires. J’ai enragé lorsque vous êtes passes a cote de chez moi a Chicago, et que je n’ai pas pensé a vous contacter pour vous offrir une douche chaude et une bière plutôt qu’un bain glacé dans le lac Michigan. Vraiment merci pour ce blog, ces photos, ce périple. Bon courage.

    • Urban Escape · 18/04/2014 Reply

      Merci à toi Guilhem, tes mots nous font très plaisir ! A la prochaine fois alors, sans faute 😉

  3. limbo · 28/04/2014 Reply

    là c’est sur on a hâte! Il s’en est passé des choses depuis le lancement sur kisskissbankbank…
    PS: c’est moi ou votre chaine youtube a disparu?

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